53° & 57° Escadrilles

La 53° et 57° ESCADRILLES MSL insigne_53esc

L'histoire de la 53 Escadrille Missiles est fort semblable à celle de la 51 Escadrille. Comme elle, elle est opérationnelle dès le 21 décembre 1959, et participe au rôle de veille opérationnelle dès janvier 1960, et, comme elle, son personnel quitte Malmedy pour Elsenborn en décembre 1960. Le 2 février 1962, il a été décidé que la 53 Escadrille resterait à Elsenborn jusqu'à l'achèvement des travaux à Kaster (RFA). Le 23 octobre 1963, l'unité reçoit son fanion. II porte l'emblème du "Dragon". Le 21 janvier 1963, la 53 Escadrille quitte le rôle opérationnel de l'OTAN pour se redéployer sur les sites opérationnels de Kaster. Réassignée à l'OTAN dès le 6 février, l'unité est en fait stationnée à Ichendorf. En juillet 1964, le quartier administratif de Kaster se termine. L'Etat-Major du 9 WETSA et la 53 Escadrille, de régime linguistique néerlandophone depuis son passage au 9 WETSA, le 15 août 1964, s'installent dans cette caserne.

Dans le domaine territorial, la 53 Escadrille dépend de la place de Grevenbroich. Située à mi-distance entre Kaster et Kapellen-Erft. Grevenbroich regroupe les familles de ces deux unités. Les aspects territoriaux relatifs à la 53 Escadrille sont examinés avec ceux de la 55 Escadrille. Début 1967, la 53 Escadrille rate une évaluation américaine. Le soir même, Monsieur Poswick, Ministre de la Défense Nationale, atterrit sur le site. En mai 1967, la 53 Escadrille se ressaisit et réussit son NSI au deuxième essai. Elle conserve les armes spéciales. Elle fait encore mieux car son personnel participe au succès du 13 W MSL dans l'acquisition du trophée Stikker.

Le site administratif de Kaster s'avère rapidement trop exigu. Les travaux d'agrandissement débutent en 1967. Le Flight BCA se voit, quant à lui, gratifié du premier radôme de protection du radar d'acquisition des unités Nike. 1968 marque la fin des travaux d'agrandissement du site administratif de Kaster. En novembre 1971, le système Basic de la BCA fait place à un système Improved (INH) Cela ne se fait pas sans problème. La mise en oeuvre d'un générateur supplémentaire et l'installation provisoire du TRR permettent à l'escadrille d'utiliser ses moyens ECCM. La 53 Escadrille est la dernière unité à être équipée d'un système INH. Le 22 mars 1972, la plate-forme du TRR est terminée et le site peut prendre son aspect définitif. A proximité immédiate du site de lancement se trouve une exploitation de lignite. En 1974, la firme Rheinbraun AG, concessionnaire de cette exploitation, s'oppose à la reconversion des zones de servitude existant au profit de la 53 Escadrille. L'opposition de cette firme devient de plus en plus forte avec les années. Cette mine de lignite jouera un rôle important plus tard dans l'histoire de la 53 Escadrille. Le 20 octobre 1975, la 53 Escadrille, ayant reçu son système SAMCAP modifié, est à nouveau opérationnelle. La décision de créer la huitième escadrille joue un rôle important dans la vie de la 53.La création de cette escadrille missiles avait déjà été envisagée en 1964. Depuis 1971, des négociations en vue de l'acquisition de terrains adéquats pour son installation à Vossum-Straelen étaient en cours. En 1974, tandis qu'une solution apparaissait imminente, un facteur totalement imprévu devait influencer la décision finale : la Force Aérienne Néerlandaise décidait de dissoudre un de ses batailloins de Nike-Hercules. Les Pays-Bas proposaient à la Belgique de reprendre le site de Erle. Malgré l'allongement du déploiement des unités Nike belges et l'alourdissement du soutien logistique, le projet de construire un nouveau site à Straelen fut définitivement abandonné. L'OTAN et la Belgique se mirent d'accord pour occuper à partir de juillet 1975, le site de Erle. Ce choix permettait non seulement de combler la brêche créée par le départ des Hollandais mais était plus judicieux que la construction d'un nouveau site trop proche des sites de Grefrath (12 Km) et de Xanten (25 Km). Une instruction administrative, datée du 9 octobre 1974, prescrit la création de la 57 Escadrille missiles. Cette unité est créée le 21 octobre 1975. pendant la phase de formation elle s'administre elle-même, sous la houlette du commandant Claude Hottiaux à Düren. Un embryon de secrétariat s'installe dans les locaux administratifs de la 50 Escadrille. La reprise officielle du site par KTG et le Groupement Missiles a lieu dans la semaine du 4 novembre 1975, la reprise de l'infrastructure OTAN, quelques jours plus tard, en présence des services concernés. Le 13 Wing Missiles reçoit pour mission d'assurer la garde des sites de Erle et d'y préparer l'infrastructure et l'installation de la nouvelle unité. La garde des installations, confiée au 13 Wing Missiles, est assurée journellement au départ de Düren.

Le 5 décembre 1975, des représentants américians, inspectant la zone de lancement et en particulier le dépôt type F, concluent que ces sections ne sont pas adatées à recevoir des armes spéciales. 1976 est l'année clé pour la 57 Escadrille Missiles. Dès janvier le Flight des Unités de Protection s'installe au site administratif de la nouvelle escadrille. En février, l'escadrille se voit doter d'un insigne : on pense encore à l'insigne du zèbre, mais finalement on lui préfère celui de la panthère noire. Le mois de mars voit l'arrivée à Erle des premiers services de la nouvelle unité. Les réparations nécessaires ont été effectuées au site administratif. Sur les sites opérationnels elles sont en cours ou programmées, les frais de ces dernières étant préfinancés soit par le Ministère Allemand de la défense soit par l'OTAN. Les radars et les remorques (BCT et RCT) destinés à l'IFC de la 57 Escadrille ont pendant ce temps fait l'objet des modifications SAMCAP. Dès le 3 avril 1976, le personnel technique du Wing de Support Missiles réceptionne et effectue un contrôle qualificatif du matériel en présence de la firme Holland Signaal Apparaat (HSA). Le 16 mai 1976, malgré les problèmes d'approvisionnement en rampes et en rails de lancement, connus en 1975, la section C du site de lancement est installée. A partir de cette date, le ménage de l'escadrille et certains services administratifs (Place,...) peuvent fonctionner normalement. Juin voit l'installation d'un détachement médical et l'installation du système IFC. Les familles déménagent durant le mois de juillet et d'août et l'entraînement du personnel débute dès septembre. Tous espèrent que l'unité puisse participer au rôle de veille opérationnelle dès décembre. Il n'en est hélas rien : des problèmes techniques et de personnel repoussent cette échéance. En 1977 la vie s'organise à Erle. L'adaptation du quartier administratif aux besoins d'une escadrille belge a commencé. Les travaux commencés comprennent la création d'un restaurant officiers, d'un complexe cuisine, bar et mess pour les sous-officiers. Le 17 février 1978, après trois ans d'incertitude, la décision officielle tombe : l'ensemble de la 53 Escadrille quittera Kaster pour s'installer à Erle dans le courant de l'année et reprendra le nom de 57 Escadrille Missiles tandis que cette dernière devient 53 Escadrille avec pour emblème le dragon doré. Cette décision est à replacer dans son contexte. En juillet 1978, le 3 Lanciers fait mouvement de Düren vers Spich. Le transfert de l'Etat-Major de la 7 Brigade d'Infanterie Blindée de Düren à Marche est prévu pour le premier semestre de 1979. En 1980, le 1 Lanciers rejoint également Marche. Le rattachement territorial de la 53 Escadrille, dépendant opérationnellement du 13 W MSL, à la Place de Grevenbroich, commandée territorialement par le Commandant de la 55 Escadrille et le problème de l'installation des familles se posent avec acuité. Le passage de la 53 Escadrille à la Place de Düren solutionne ces problèmes et permet l'économie de la création d'une place bilingue. Le départ du 3 Lanciers de Düren permet de libérer les logements nécessaires pour la 53 Escadrille. La solution adoptée offre aussi plus de souplesse au 13 W MSL. La Place de Düren dispose d'un réseau scolaire francophone complet. Le 19 juin 1978, la 53 Escadrille cède son quartier de Kaster au personnel francophone venant de Erle.

Cette même année, l'Etat-Major Territorial du 1 Corps Belge décide la construction à proximité de Kaster d'une tour de télévision. Elle permet la rediffusion des programmes de la BRT et de la RTB dans la garnison de Grevenbroich. Si les célibataires logeant au quartier peuvent profiter de cette facilité, il n'en est pas de même des familles qui s'installent à Düren. A côté des avantages qu'offre la ville, le personnel est astreint aux trajets journaliers entre Düren et son lieu de travail. La décision de dissoudre la 53 Escadrille tombe en 1982. Le choix effectué par la Force Aérienne de dissoudre l'unité rentre dans le cadre des économies que la Force veut effectuer. D'autres raisons semblent avoir influencé ce choix : la proximité d'une mine de lignite entraînant le risque de glissements de terrain, les problèmes posés par l'absence sur place du personnel de l'unité. Le 23 juin 1983, la cérémonie de dissolution de la 53 Escadrille a lieu à Kaster. Beaucoup de militaires sont revenus à l'occasion de la parade présidée par le Lieutenant-Gènéral Avi V. Wils, ADC, Commandant de la Force Aérienne Tactique. Le personnel de l'unité désireux de rester en Allemagne rejoint une des escadrilles ou l'Etat-Major du 13 W MSL. L'ensemble du quartier se vide et tout l'équipement, Nike ou non-Nike, transféré vers d'autres unités. Le 4 octobre 1983, la caserne est remise aux autorités de l'Etat-Major Territorial du 1 Corps Belge.